Le prochain SIEPA (Salon International de l’Energie et du Pétrole en Afrique) organisé par l’ASDEA et l’ADEA aura lieu les 6 et 7 mai à Dakar
Il traitera en particulier des sujets suivants
Hydrocarbures
La liquéfaction du gaz du gisement GTA (Grand Tortue Ahmeyim – grand gisement offshore à la frontière du Sénégal et de la Mauritanie) a commencé. Le gaz traité par le FPSO est reçu par l’unité de FLNG du port artificiel construit au large de Saint Louis et la première cargaison de GNL devrait être chargée dans les prochains jours.
Les réserves de gaz du bassin MSGBC (Mauritanie Sénégal Gambie Guinée Bissau Guinée Conakry) sont considérables. Pour l’instant seul le gisement GTA est en exploitation. Deux autres gisements font l’objet, du fait de leur taille, d’une attention particulière. D’une part le gisement Yakaar Teranga au Sénégal qui devrait alimenter en gaz les centrales électriques sénégalaises actuellement fonctionnant au fuel lourd et Bir Allah en Mauritanie pourraient fournir d’importantes quantités de gaz. Mais BP s’est retiré de ces deux projets et leur mise en production dépend sans doute de l’arrivée d’un grand opérateur.
Le projet de gazoduc Nigéria Maroc, initié dès 2016 lors d’une visite du roi du Maroc au Nigéria, permettrait de collecter le gaz produit désormais dans de nombreux pays (Nigéria, Ghana, Côte d’Ivoire, Sénégal, Mauritanie) d’alimenter les pays d’Afrique de l’Ouest qui pour l’instant ne produisent pas de gaz puis d’alimenter le Maroc et ensuite l’Europe. Compte tenu de l’ampleur des besoins du Maroc et surtout de l’Europe, un tel projet apparait souhaitable. Il se heurte à quelques difficultés : l’ampleur des investissements nécessaires (25 milliards de dollars et sans doute plus), la concurrence du GNL américain (l’arrivée au pouvoir de Donald Trump va accélérer tous les projets d’exportation alors que les Etats Unis sont déjà les premiers exportateurs de GNL), certaines réticences par rapport au gazoduc car le GNL apparait plus flexible et plus sûr depuis le sabotage des tuyaux de Nord Stream2. Mais une première phase du projet qui relierait les gisements du Sénégal et de la Mauritanie au Maroc et à l’Europe paraît très attractive
En parallèle la production de brut de Sangomar va bientôt fêter son premier anniversaire. Une première cargaison a été livrée en février à la SAR où le brut Sangomar, grâce aux travaux d’extension et d’amélioration réalisés récemment, pourra être traité en mélange avec le brut nigérian Ehra. La production du gisement est légèrement inférieure à 100 000 barils par jour et environ 20 000 barils pourrait peut être traités par la SAR.
Dans la CDEAO, la production d’hydrocarbures reste importante mais la production au Nigeria, principal producteur, est en baisse sur les dernières années malgré une reprise et récente et le Ghana où le potentiel était important se contente d’une production inférieure aux prédictions. Seule la Côte d’Ivoire, grâce aux découvertes de Baleine et Calao devrait voir ses extractions se fortement développer dans les prochaines années
Renouvelables et électricité
Le potentiel solaire de l’Afrique de l’Ouest est considérable et de nombreuses centrales solaires ont été mises en service dans la région depuis plusieurs années. Cependant la contribution du solaire reste limitée et l’électricité hydraulique reste à la fois une source majeure d’électricité et la principale ressource renouvelable
En revanche les investissements dans le cadre du Système d'échange d'énergie électrique ouest africain (EEEOA), (en anglais : West African Power Pool, WAPP) sont importants et vont faciliter l’accès à l’énergie dans de nombreuses régions. On peut citer en particulier
- le projet d'interconnexion CLSG : Une ligne de transport de 225 kV sur 1 303 km reliant la Côte d'Ivoire, le Libéria, la Sierra Leone et la Guinée. Ce projet fournit une électricité abordable et renouvelable à environ 2,8 millions d'habitants.
- Le projet d'interconnexion Dorsale Nord : Une ligne de transport de 330/225 kV de 913 km reliant le Bénin, le Burkina Faso, le Niger et le Nigéria. Ce projet devrait fournir 600 MW d'électricité abordable et renouvelable, bénéficiant à environ 1,2 million de personnes.
L’OMVS et l’OMVG ont également des projets importants
Jean-Pierre Favennec
Président
Association pour
le Développement
de l'Énergie en Afrique